Rodiaki

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Rodiaki (journal local de Rhodes, Grèce), 23 août 2021Extraits – Traduction libre (Michael K.)

 Le président de la coopérative d’apiculture, M. Savvas Savvoulis informe que les apiculteurs de l’île de Rhodes sont désespérés ces derniers temps. La production de miel à Rhodes est à un point critique après les effets du changement climatique, qui est particulièrement perceptible ces dernières années.  Et le récent grand incendie qui a éclaté sur l’île a eu pour effet l’instauration d’interdictions strictes : interdiction de l’usage des enfumoirs et interdiction d’accéder  aux ruches ! (seules les personnes devant nourrir des animaux sont autorisées à quitter les routes asphaltées et à s’aventurer en zone forestière).

La Coopérative des Apiculteurs compte 150 membres, en plus de ceux de l’Association, et 40 à 50 personnes sur l’île vivent exclusivement de l’apiculture.  Ils déplacent généralement leurs ruches là où il y a des fleurs, même vers les îles voisines alors qu’août est le mois de production du miel.

En effet, selon M. Savvoulis, le miel de Rhodes est traditionnellement de très bonne qualité, ce qui a été vérifié avec les analyses qui ont été faites. Le climat des années précédentes ainsi qu’aussi de la faune et de la flore de l’île permettent d’avoir du miel riche en oligo-éléments et c’est spécial ! En fait, des efforts sont faits pour obtenir une certification du « miel de pin » en tant que produit.

Bien sûr, il ne manque pas de mentionner les effets du changement climatique, qui ont un impact certain sur les abeilles de l’île.  Comme il le dit, avant 2015, nous avions une régularité des saisons et leurs ruches étaient solides et productives.  À partir de 2016, cependant, il a commencé à y avoir beaucoup de fluctuations précisément à cause du changement climatique.  Il était caractéristique que les apiculteurs obtiennent du miel de printemps  (thym) suivi de miel de pin en été. Or depuis cinq ans le pin est en chute libre.  Donc, maintenant, on propose un mélange de pin et de thym.

« Les abeilles… nous préviennent », dit l’apiculteur expérimenté et explique qu’elles ne sont pas bien nourries, que leur population diminue et qu’elles ne sont plus si fortes.

Pendant la saison des incendies et lorsque l’indice de risque d’incendie est aux niveaux 1 et 2, les apiculteurs peuvent utiliser leur enfumoir jusqu’à 10h00 du matin.  Cependant, après la survenance des derniers incendies dans tout le pays et sur notre île, une mesure d’urgence a été prise pour le mois d’août, interdisant aux apiculteurs même de s’approcher de leurs ruches.

Plus tard en août, l’interdiction d’accès a été levée mais seule l’utilisation d’un pulvérisateur d’eau était autorisée.  A défaut, les contrevenants risquent une amende « cinglante » et une saisie de la Justice.

Comme l’explique M. Savvoulis, le pulvérisateur d’eau ne fonctionne que dans les très petites ruches et non dans les grandes productives.  Comme il le dit, cette mesure est inapplicable lorsqu’ils veulent exercer leur métier, de sorte que, notamment les apiculteurs professionnels, se trouvent dans une position très difficile puisque de fait l’État leur interdit d’exercer leur métier.  Ils ne peuvent pas non plus déplacer leurs ruches car cela se fait le soir, ce qui est interdit.

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